21 décembre 2007

Les oraux

Mes cours à Paris sont terminés et réussis. Après une révision intensive d'une dizaine de jours, j'ai su relever le défi de l'évaluation « à la française ». En fait, lors de mon séjour de seize semaines en France, j'ai constaté notre influence anglo-saxonne qui, ma foi, ne me gêne aucunement. Il faut le répéter : le pragmatisme n'est pas une attitude philosophique française. Ceci étant dit, je ne peux maintenant que vilipender la méthode française.

À l'Université Laval, il y a ordinairement deux évaluations qui séparent également la matière du semestre tout en permettant à l'étudiant de réaligner son approche du cours selon le résultat obtenu à la mi-session. En règle générale à livre ouvert, les examens en droit sont constitués principalement de cas pratiques qui englobent l'ensemble de la matière à l'étude. À l'Université René-Descartes, j'ai subi cinq oraux. Des oraux ? Oui, des oraux. Des cas pratiques ? Non, un commentaire d'arrêt et quatre dissertations juridiques.

Le déroulement est souvent devant témoin, un autre étudiant stressé, ou bien seul en tête à tête avec le professeur qui impose aléatoirement un sujet précis. Par exemple, en droit du marché intérieur européen, on m'a dit : « Parlez-moi de l'arrêt Cassis de Dijon. » Paradoxalement, à Laval, je peux lire des jugements entiers sans être questionné précisément sur les faits, les arguments invoqués par les parties ou l'évolution jurisprudentielle et me voilà interrogé à Paris sur un arrêt dont je n'ai jamais lu une ligne ! À titre indicatif, je vous énumère les autres thèmes affrontés : le droit pénal à l'époque franque, la préservation de la faune et de la flore, le régime parlementaire en Europe et la portée de la Convention de Vienne de 1969.

Une préparation de dix minutes est possible à la discrétion du professeur, sinon c'est du direct sur la sellette. Pour un néophyte de cette méthode, l'exercice intellectuel est considérable, car il faut gérer à la fois son stress et puiser dans ses connaissances souvent superficielles du sujet. De plus, il faut prendre le contrôle de la discussion, puisque ce n'est pas l'interviewer qui doit être principalement entendu. Cependant, ce dernier prend un malin plaisir à te déstabiliser après ton premier jet, parce que c'est le moment de te cuisiner. Ayant déjà une idée de la note, le professeur t'amène alors sur des avenues obscures, parfois inexplorées en classe, dans l'objectif de circonscrire le résultat. Inhibé par la nervosité, il faut saisir une perche tendue pour revenir sous les projecteurs, mais il est curieusement impossible de suivre la digression de l'interrogateur qui continue toujours de parler.

Bref, la méthode d'évaluation est loin d'être objective et égalitaire. De plus, il est difficile de concevoir qu'une épreuve portant sur une partie négligeable de la matière puisse tracer un juste portrait de la maîtrise du cours.

20 décembre 2007

L'abus des abréviations

Mot tronqué ou acronyme, les Français affectionnent particulièrement les abréviations. Il y a ces raccourcis critiquables : intituler une section d'un journal « Actu internationale » ou le professeur d'université qui parlera de l'importance de la « culture G », comprendre culture générale, pour les concours de la fonction publique. Il y a ces initiales énigmatiques qui sèment la zizanie chez les non-initiés : DST pour devoir sur table (expression qui signifie une évaluation en classe, puisque les devoirs à la maison seraient vraisemblablement rédigés autrement), QCM pour questionnaire à choix multiples (moyen de donner une certaine prestance à la paresse du correcteur) et les Têtes à Claques devenues les TAC (à ne pas confondre avec l'expression familière). Pour le reste, j'appuie Gérard D. Laflaque.

14 décembre 2007

Métamorphose matinale

La cacophonie du boulevard Ornano ne se limite pas au bruit des sirènes. Il y a également cette métamorphose matinale qui se reproduit assidument les mardi, vendredi et dimanche. Pour ces jours, de 7h à 14h30, une portion de l'artère, évidemment celle où ma résidence est située, se transforme en marché. Un brouhaha comme réveil-matin, qui dit mieux ? Vous pouvez cliquer directement sur les photos pour avoir un meilleur aperçu.


À la fin de la journée, il faut démonter les installations, mais surtout faire la cueillette des détritus. Propreté de Paris à la rescousse !

11 décembre 2007

Le bruit des sirènes

En 2003, le Nouvel Observateur classait le boulevard Ornano comme axe noir, c'est-à-dire une des artères les plus encombrées, les plus bruyantes, les plus polluées et les plus dangereuses de Paris. Ayant vue de la fenêtre de mon studio sur cette rampe de lancement pour tout ce qui est service d'urgence, je confirme le bruit incessant des sirènes. Hier, errant au bord de la Seine, j'ai pris ce vidéo pour vous partager ce que je peux immanquablement entendre plusieurs fois par jour.



Depuis 2003, il y a eu la création de couloirs pour partager la chaussée entre les autobus et les voitures et d'aménagements de sécurité pour les piétons, mais le trafic du boulevard Ornano demeure infernal dans ce quartier réputé coupe-gorge. Pour terminer, je vous propose un reportage de 2002 sur la délinquance dans le 18e arrondissement, thème toujours actuel.

10 décembre 2007

France analysée du Québec

Je vous partage une analyse intéressante de la politique française faite le 22 novembre à Télé-Québec par Joseph Facal et Vincent Marissal.

6 décembre 2007

Grève ?

Un conflit de neuf jours dans les transports a forcément eu des répercussions sur l'économie française. D'une part, les usagers bénéficieront d'une réduction sur la carte mensuelle et hebdomadaire pour le mois de janvier. Cette indemnité représente des pertes de 60 millions d'euros pour la région de l'Île-de-France, sans prendre en considération le manque à gagner occasionné par la gratuité du service en temps de grève. D'une autre part, le tourisme refroidi, les congrès annulés et les habitudes bousculées ont approximativement coûté 3,6 milliards d'euros à l'économie. Pour les entreprises, le mois de novembre aura donc duré trois semaines, contrairement à la compétition étrangère. D'ailleurs, le conflit social n'est pas terminé. Après un retour positif à la table des négociations, voilà que, dans l'objectif de faire pression, les syndicats lorgnent une autre journée de débrayage pour le 12 décembre... Enfin, il faut signaler la manifestation du 18 novembre dernier contre les grèves. À la rue, citoyens ? Marchons, marchons !

2 décembre 2007

Une France réformée ?

Tel que paru dans le Journal le Verdict, troisième parution de l'année 2007-2008.

Élu il y a six mois comme président de la République française, Nicolas Sarkozy continue d’émouvoir la France. Son nouveau contrat social, qui met en avant-plan le travail, le mérite et l'égalité des chances, a actuellement l’appui de la majorité des Français. En considérant que le système social français n’est pas tenable financièrement, décourage le travail et n'assure pas l'égalité des chances, le nouveau président n’a pas tardé à entamer sa croisade contre le statu quo.


Des grèves impopulaires


La première réforme attaquée est celle des régimes spéciaux de retraite qui compensent la pénibilité et la dangerosité de certaines professions, par exemple une prime du charbon pour les cheminots. Cette réforme longtemps esquivée consiste à harmoniser la durée de cotisation requise pour une pension à taux plein avec l'allongement de l'espérance de vie, en équité avec le régime de la fonction publique. Après trois jours de perturbations dans le transport en commun au mois d’octobre, la grève s’est répétée à la mi-novembre, mais une mobilisation amenuisée ne peut qu’inciter les centrales syndicales à négocier. En parallèle, pour le jour du vote du budget à l'Assemblée nationale, une grève est appelée par les syndicats de la fonction publique pour dénoncer les suppressions de postes tout en exigeant l'ouverture à des négociations salariales, une initiative appuyée par les fédérations syndicales de l'Éducation.

De surcroît, le Syndicat de la magistrature et trois principaux syndicats de fonctionnaires de justice ont appelé à une journée de grève nationale pour le 29 novembre contre la réforme de la carte judiciaire, c’est-à-dire la suppression d’une myriade de juridictions. Accumulant les réformes spectaculaires, Nicolas Sarkozy a demandé à sa ministre de la Justice de se pencher sur la possibilité de traduire devant un tribunal l'auteur d'un crime, même s'il a été jugé irresponsable au moment des faits. Finalement, un mouvement de contestation est présent dans le milieu étudiant au sujet du la loi portant le nom de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Précresse. Le projet de loi prévoit que les universités acquièrent d’ici cinq ans une autonomie budgétaire tout en renforçant les pouvoirs du président d’université, par exemple un droit de veto sur le recrutement du personnel enseignant et administratif. Les universités auraient d’ailleurs la possibilité de recourir à des fonds privés, notamment par le biais de fondations, et de devenir propriétaires de leurs biens immobiliers. La crainte d’une privatisation des établissements et d’une augmentation des droits d'inscription motive les étudiants à se mobiliser, mais rien de comparable au Contrat première embauche de 2006.

Un président fort


Nicolas Sarkozy, qui prône un régime présidentiel, avait chargé Édouard Balladur, ancien mentor et premier ministre, de présider le Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions. Cependant, les prépositions finales du Comité ne concordent pas avec l’avènement d’un président aux pouvoirs grandement renforcés. M. Sarkozy a tout de même adressé une « lettre d’orientation » à son premier ministre, François Fillon, pour que celui-ci donne suite à la réforme des institutions en consultant l’ensemble des partis politiques du pays. Une des idées retenues par le chef d’État est l’intervention du président de la République devant le Parlement suivie d'un débat, alors que cela lui est présentement interdit en vertu du principe de la séparation des pouvoirs qui tire son fondement de la Révolution française. En fait, le président français peut actuellement s’adresser directement à n’importe quel Parlement national sauf le sien. Par exemple, le 7 novembre dernier, M. Sarkozy a plaidé pour la grandeur de l’Amérique lors d’un discours largement apprécié par le Congrès américain. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, qui a une position similaire aux États-Unis sur la question iranienne, les relations entre Paris et Téhéran se sont indéniablement tendues. M. Sarkozy a évoqué deux scénarios : « La bombe iranienne, ou le bombardement de l’Iran. » Puis, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a suggéré la possibilité d’une guerre tout en appelant ses homologues européens à agir sur le dossier nucléaire iranien.

Un automne chaud


Ayant l’appui de l’opinion générale face aux grévistes, Nicolas Sarkozy bénéficie d’un avantage dans l’épreuve de force, mais une paralysie sociale pourrait remettre en doute ses qualités de réformateur. Le conflit social majeur dans lequel la France est engagée n’est pas terminé, mais des signes d’apaisement du mécontentement permettent de présager l’aboutissement des réformes sociales. Le premier ministre du gouvernement a confié hors antenne à des journalistes qu'il irait plus fréquemment sur le terrain s'il n'était pas constamment doublé par le président de la République. Le danger qui guette Nicolas Sarkozy est une saturation médiatique, une usure de l'impact de son image. En poussant à son paroxysme l’utilisation des médias comme instrument politique, le président français n’a pu qu’être écorché sur la place publique à la suite du divorce avec sa femme Cécilia. Pour le moment, les réformes sociales au programme ne semblent pas compromises, mais l’automne demeure très chaud à Paris.

30 novembre 2007

Le traité de Lisbonne

Deux ans après l'échec de la Constitution européenne, rejetée par les Français et les Néerlandais, l’Europe sort de sa crise institutionnelle. Dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre, les vingt-sept chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Lisbonne au Portugal, sont parvenus à un accord sur un nouveau traité. Celui-ci amendera certaines dispositions des traités existants, d'où son appellation de traité « modificatif ». Après sa signature définitive le 13 décembre prochain, la phase critique de ratification débutera. Il est à préciser que les dirigeants européens ont appris de l’échec constitutionnel. Long de 256 pages incompréhensibles pour non-juristes, le traité modificatif a été spécialement rédigé pour permettre une ratification par les Parlements nationaux.

En France, 61% de la population se dit en faveur de la ratification du nouveau traité européen par référendum, contre 31% par voie parlementaire. Nicolas Sarkozy privilégie une ratification rapide de la France : « Après avoir bloqué la Constitution, vous comprendrez qu'en tant que chef de l'État, je ne verrai que des avantages à ce que la France montre l'exemple de l'adoption de nouvelles institutions. » Il est allégué que le traité de Lisbonne permettra un meilleur fonctionnement des institutions européennes en facilitant les prises de décision dans l'Europe élargie, notamment pour deux domaines appelés à se développer, l'action extérieure et la sécurité intérieure. L’instauration d’un nouveau système de vote vise à établir un meilleur équilibre entre les petits et les grands États. La saga européenne est à suivre.

28 novembre 2007

À micro caché

En février 2007, à titre de candidat à la présidence, Nicolas Sarkozy reçoit des associations de Nanterre dans son bureau. À son insu, un micro est dissimulé par ses invités. Langue de bois au bucher, les réponses du futur chef d'État ont de quoi divertir les observateurs politiques. Dans une société française où se perpétue à tort une étanchéité entre les classes sociales, Nicolas Sarkozy, fils d'immigré hongrois qui n'a pas fait les grandes écoles, a sensiblement atteint son rêve américain. L'effort est la première condition gagnante pour parvenir à ses fins dont la grandeur n'a pas d'importance.


En complément à la fin du premier vidéo, voici Sarkozy qui, à l'émission « J'ai une question à vous poser » du 5 février 2007, se fait « alpaguer par l'homesexuel » pour ensuite se fourvoyer sur l'islam à la question suivante.


27 novembre 2007

Besoin d'une carte ?

Par insouciance, je parcours Paris sans plan. Peu importe, il est si facile de venir à la rescousse de mon sens de l'orientation.


26 novembre 2007

À bon droit ?

En avril 2006, Me Christian Néron a déposé, au consulat de France à Québec, une demande de passeport français accompagnée d'un mémoire qui soutient que l'identité originelle des Québécois dont les ancêtres se sont établis en Nouvelle-France avant la Proclamation royale de 1763, est inaliénable et imprescriptible. Par la suite, la requête et le mémoire ont été acheminés au Ministère de la Justice à Paris.

Sa Majesté Louis XV ne détenait aucune compétence, selon le droit constitutionnel du royaume, pour céder légalement à un souverain étranger quelque partie que ce soit du domaine public de sa couronne ni aucun peuple de son royaume sans avoir préalablement obtenu de ce peuple son consentement par vois de consultation populaire. [...] Ce consentement n'ayant jamais été obtenu ni même demandé aux sujets de Nouvelle-France, force est de conclure que leurs descendants sont demeurés Français, et que ceux d'aujourd'hui le sont encore.

Pour lire le texte complet du mémoire.

16 novembre 2007

Jacques Chirac au Palais-Royal

Le 15 novembre 2007, six mois après avoir quitté l’Élysée, Jacques Chirac a fait son entrée au Palais-Royal où siège le Conseil constitutionnel, institution française qui a notamment la tâche de se prononcer sur la conformité des lois et de certains règlements à la Constitution avant leur entrée en vigueur. Les anciens présidents de la République ont la prérogative de faire partie à vie du Conseil constitutionnel initialement composé de neuf membres renouvelés par tiers tous les trois ans. Il y a maintenant onze sages, car Chirac retrouve un autre ex-président, son éternel rival, Valéry Giscard d’Estaing :
« Leur dernière brouille remonte au référendum sur l’Europe. Père de la Constitution européenne rejetée par les Français, Valéry Giscard d’Estaing a accusé Chirac d’avoir été incapable de porter son œuvre. Chirac, lui, a considéré que le péché originel était d’avoir pondu un texte si complexe. […] L’attribution de leur bureau respectif au Conseil constitutionnel a donné lieu à un psychodrame feutré. Giscard a exigé d’être traité au moins aussi bien que le nouvel arrivant Chirac. Il a donc récupéré un nouveau bureau plus grand au même étage « noble » que lui. Jean-Louis Debré, président du Conseil, a dû gérer avec humour et diplomatie ces enfantillages. Aujourd’hui, il installera autour de la table Chirac à sa gauche et Giscard à sa droite. »

15 novembre 2007

J'ai faim

À Bruxelles, ce message m'a troublé :


Maintenant, un certain réfrigérateur dans le 18e :

9 novembre 2007

La coupe de cheveux

C'est fait, ils sont coupés. Pratiquement rasés, je le concède. Il est déjà ardu d'exprimer mes besoins capillaires au Québec, je redoutais évidemment de les verbaliser dans le 18e. Je plaide l'erreur de jeunesse...

Après un magasinage consciencieux, je constate qu'une coupe pour homme est généralement à 7 euros, soit une bonne affaire. J'ai appris en droit du marché intérieur européen que, contrairement à d'autres pays membres de l'Union, un certificat d'aptitude professionnelle est obligatoire en France pour pratiquer la coiffure. Par conséquent, j'entre confiant dans un salon sans rendez-vous. « À votre tour, jeune homme. » Dès l'instant où je suis assis sur la chaise, je mentionne au coiffeur maghrébin que je ne suis pas Français, mais étranger. « Pas de problème, jeune homme. » Le coiffeur ne dira pas d'autres mots français, car il est préoccupé à discuter énergiquement en arabe avec quatre autres individus. Ces derniers ne sont pas dans la petite pièce comme clients, mais bien pour socialiser en cette fin d'après-midi. « Pas trop court s'il vous plaît. » « Pas de problème, jeune homme. » Avait-il compris quand je lui ai donné les instructions préalables ? Apparemment non. Exemple parfait du service à la clientèle pathétique à Paris. J'ai six semaines pour avoir une nouvelle tête à l'occasion de Noël, c'est-à-dire mon retour triomphal à Québec.

5 novembre 2007

Entendu à Paris

Entendu à Paris répertorie des inepties assez divertissantes. Voici donc quelques exemples pour raviver un peu le mois des morts :

Sur les Champs Elysées, une ado engueule quelqu'un sur son portable :
-On avait rendez-vous au cinéma Georges Vé, Georges Vé, c'est pas compliqué !

Dans un magasin d'ameublement, boulevard Saint Germain, le vendeur annonce le prix d'un lit soldé :
- 300 euros le lit, sans matelas ni sommier.
- Sans matelas ni sommier ? Ca c'est ingénieux ! Mais on dort sur quoi alors ?

Dans le bus 27, deux mecs discutent quand une vielle dame leur demande une place assise. L'un d'entre eux répond :
- Je vais travailler pour payer ta retraite alors je reste assis !

Paris, métro ligne 9,
- Vous auriez l'heure s'il vous plaît ?
- Il est 20h45.
- Quoi, déjà neuf heures moins le quart ?
- Non, 20h45 !
- Ah ca va !

Sur la ligne 8, un homme en costume mets ses pieds sur le siège face à lui. Un jeune homme, qui veut s'y asssoir, lui dit :
- Maintenant que tu as voté Sarkozy, tu te crois tout permis ?

Dans le métro, une dame demande à un jeune qui écoute son lecteur mp3,
- Est ce que vous pourriez baisser s'il vous plaît ?
- Non, moi j'aime écouter fort.

Dans le bus rue Richelieu, un petit garçon à sa mère,
- Maman, regarde, des Sarkos !
- Non mon chéri, ce sont des policiers.

Dans le bus 195, dans la banlieue Sud, une ado pianote sur son portable et demande à sa copine :
- Faut qu'on se "voie", ça s'écrit "voit" ou "voie" ?
-Tu t'en fous, c'est un texto.

1 novembre 2007

Gloire aux saints

En ce 1er novembre, les Français profitent volontiers d'un jour férié : la Toussaint, fête catholique en l'honneur de tous les saints. Ayant des concepts plus élaborés que Stéphane Laporte, je prends la liberté d'aborder le sujet de sainte Jeanne d'Arc, dite la Pucelle d'Orléans.

Brûlée vive sur la place du Vieux-Marché de Rouen le 30 mai 1431, j'ai arrêté mon regard sur le lieu d'exécution de cette héroïne nationale lors d'un petit voyage de deux jours en Normandie. Située au coeur de Rouen depuis 1979, l'église sainte Jeanne d'Arc ne laisse pas indifférent par son architecture de bateau renversé. Étonnament, certains historiens remettent en question la véracité des vestiges, car la Pucelle d'Orléans n'aurait pas monté sur le bûcher. En effet, les conditions particulières de l'exécution, celles d'être voilée en hauteur à distance du public, ont permis à plusieurs femmes de se présenter en affirmant avoir échappé aux flammes, dont une prétendante plutôt convaincante. L'histoire raconte que les Anglais ont ordonné de jeter les cendres dans la Seine, mais des reliques sont découvertes en 1867 dans le grenier d'un apothicaire parisien. Depuis 2006, une équipe de dix-huit chercheurs dirigée par le médecin légiste Philippe Charlier étudie les restes présumés de Jeanne d'Arc à la lumière de la science moderne pour finalement percer ce mystère historique. Quoi qu'il advienne, où il y a certainement eu une mise à mort, le sol restera moyenâgeux...


30 octobre 2007

Recommandé par Culture Canada

À peu de choses près, je peux tout savoir par l'intermédiaire de Stat Counter sur l'anonymat des visiteurs de mon blogue parisien et paresseux : la ville de provenance, la durée de la visite, le navigateur Internet employé, la résolution de l'écran, etc. Envers et contre tous, je fais appel à ce service-espion pour deux raisons : observer la fidélité de mes clients-lecteurs et découvrir comment un inconnu a-t-il pu atterrir sur mon blogue. Pour ce deuxième point, je peux démasquer un visiteur par les termes utilisés sur un moteur de recherche quelconque ou par un hyperlien qui fait référence à ma page. Par cette dernière voie, mon investigation m'a amené aux portes d'un secret national : le ministère du Patrimoine canadien reconnaît mon savoir-faire ! Dans le 18e est cité sur le portail culturel du Canada dans la catégorie des blogues recommandés :
« La vaste collection de liens et les contenus culturels de Culture.ca sont le reflet de la diversité et de la vitalité de la culture au Canada. Culture.ca branche les internautes sur l'art, le patrimoine, la nature et les activités récréatives et touristiques du Canada. [...] Blogues, etc. met en vedette des liens vers des blogues d'origine canadienne qui traitent d'enjeux culturels canadiens et vers d'autres sites Web culturels interactifs tant en français qu'en anglais. Les liens présentés dans la rubrique Blogues, etc. sont choisis selon des critères spécifiques qui s'apparentent aux critères de sélection des sites faisant partie de la collection de liens de Culture.ca. »
Mais c'est quelque chose ! Cliquez directement sur l'image suivante pour profiter de la taille maximale.

29 octobre 2007

Voyageurs au purgatoire

Un autre conflit de travail est venu bouleverser la France. Du 25 au 29 octobre, le personnel naviguant commercial d'Air France a fait la grève, contrecarrant ainsi les plans de ceux qui comptaient profiter des vacances de la Toussaint prévues au calendrier scolaire national. Première compagnie aérienne mondiale en termes de chiffre d'affaires, Air France est une société privatisée même si l'État français détient toujours des parts considérables. Les hôtesses et stewards revendiquent de meilleures conditions salariales, celles-ci étant gelées depuis dix ans. Après un effort pour faciliter le redressement de la compagnie, les employés attendent impatiemment le renvoi d'ascenseur. La charge de travail à bord et les plages de repos entre deux vols sont aussi des sujets de mécontentement.

En 1998, le personnel naviguant avait cloué au sol la moitié des vols pendant 48 heures pour la réduction du temps de travail. Cette fois, le mouvement social de cinq jours a exaspéré les clients par les lacunes de communication d'Air France. Par exemple, certains équipages qui provoquent de nombreux retards imprévus en ne se pointant le bout du nez qu'une heure avant le départ de l'avion ou bien des vols annulés à la dernière minute après l'enregistrement des bagages. Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux transports, souhaite de la part de la compagnie aérienne une mise en place d'un « meilleur dispositif d'alarme sociale car le système existant n'a pas bien fonctionné. » De plus, M. Bussereau a commenté la loi sur le service minimum dans les transports terrestres, qui entre en vigueur le 1er janvier 2008 : « Le gouvernement va aussi étudier l'extension à d'autres modes de transport, comme l'aérien, de l'obligation de se déclarer grévistes quarante-huit heures avant le déclenchement d'un conflit. » Enfin, un préavis de grève reconductible dans quelques jours ou dans quelques semaines est envisagé par les syndicats et le gouvernement n'interviendra pas dans ce conflit interne à la compagnie d'Air France. À suivre.

26 octobre 2007

Indigne d'une perturbation

Je me lasse de faire le récit de mes tribulations dans le métro, mais c'est la vie à Paris. Ce soir, le retour à la maison a été perturbé par un voyageur « malade ». Un malaise occasionnel d'un passager est apparemment suffisant pour chambouler le trafic dans les deux directions. Rassuré que l'incident se déroule à six stations d'où ma rame est immobilisée, je laisse mon esprit vagabonder, mais une annonce me rappelle sans cesse comment l'attente est pathétique. « Le voyageur malade a été évacué. » Finalement.

Pour revenir à la réforme des régimes spéciaux de retraite, le service régulier de transport en commun à Paris a recommencé le dimanche 21 octobre après trois jours d'enfer. Le gouvernement français tente d'entamer des discussions avec les huit fédérations syndicales, mais ces dernières sont partagées sur la suite à donner au mouvement et sur leur approche de la réforme des régimes spéciaux de retraite. Une grève est appelée par les syndicats de la fonction publique pour le mardi 20 novembre, soit le jour du vote du budget à l'Assemblée nationale, pour dénoncer les suppressions de postes tout en exigeant l'ouverture de négociations salariales. L'initiative est appuyée par les cinq fédérations syndicales de l'Éducation qui vilipendent la suppression de 11 200 postes dans leur secteur. Par solidarité, la présence des cheminots et des salariés engagés dans la lutte contre la réforme des régimes spéciaux de retraite n'est pas impossible. Les cheminots se réuniront le 31 octobre pour trouver une voix commune à la défense de leurs intérêts. Bref, la fin de l'année 2007 s'annonce chaude à Paris. Prévoyant, le président de la République a fait une petite visite dans un centre de maintenance de la SNCF : « La rue, elle ne fera pas plier, parce que nous sommes dans une démocratie. [...] Le chantage à la rue, ça ne marchera pas. Mais permettez-moi de vous dire que [...] le choix de la rue n'est pas un bon choix. Cela montera une partie des Français contre les cheminots. »

Mais qui a dégobillé aujourd'hui ?

24 octobre 2007

Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen

Acte hérité de la Révolution, la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789 est un des trois textes fondamentaux auxquels renvoie le préambule de la Constitution française de 1958. Fortement inspirée par les philosophes Hobbes, Locke, Montesquieu, Rousseau, la Déclaration est un texte de droit exemplaire à caractère universel et intemporel. Éloquente, elle est constituée d'un préambule et de dix-sept articles.


20 octobre 2007

Mésaventure à Amsterdam

Au summum de mon séjour à Amsterdam, nous étions treize Québécois. Ce rafraîchissant retour aux sources m'a permis de relâcher les muscles tendus de la mâchoire occasionnés par l’accent français dit international qui prescrit mon quotidien. En fait, je côtoie constamment des étudiants étrangers qui sont en immersion française, ainsi l'accent québécois ne survit pas aux présentations. Ayant mon train de retour le lundi en soirée contrairement aux autres globe-trotters, j'affronte la ville hollandaise en solitaire pour ma dernière journée.

Je passe paisiblement mon temps libre à accumuler les cadeaux-souvenirs entre une intrusion furtive au Musée du sexe et une tournée d’adieu à la ville. En après-midi, toujours dans la perspective de dépenser mes économies, je flâne sur un boulevard principal. Suivant mon intuition légendaire, je me dirige nonchalamment sur une rue perpendiculaire quelconque. Or, la malchance vient ébranler ma quiétude, puisque je dois affronter un trottoir rétréci en raison de travaux d'aqueduc. Continuant dans cette direction, je tombe face à face avec un homme de race noire, mi-trentaine. Je reste indifférent lorsqu'il me dit « hasch » à l'oreille, car après quatre jours à Amsterdam, on devient inéluctablement blasé des vendeurs de drogue qui harcèlent les passants à chaque coin de rue. Je poursuis mon chemin, mais sans succès. Me bloquant le passage, l’inconnu m’a déjà saisi fermement le bras gauche et me pointe un couteau à cran d'arrêt sur mon abdomen. S’approchant de nouveau de mon oreille, il me parle en anglais. Pour faire un résumé des deux minutes de cauchemar, le voyou me répète de me taire si je tiens à la vie et que je dois le suivre, car il est littéralement désespéré. Ce moment est totalement surréaliste, une terrible aberration étant donné que je me promenais sur un boulevard affluant à 14h30. Par conséquent, l’incompréhension inhibe la réaction, mais l’étude des scénarios revient promptement sur la table de travail.

En toute vérité, il n'y a pas de solution miracle, encore moins d’armes secrètes contre ce genre d’imprévu regrettable. J'ai tout de même la rapidité d’esprit de déduire son stratagème, soit l’utilisation de la peur pour m’amener copain-copain à un endroit où il sait qu'il aura la tranquillité désirée. Ensuite, il me fait les poches ou bien il veut seulement me diriger à un café qui vend des drogues douces pour que je lui procure sa dose de la journée. Ma seule certitude est que suivre ce fou est absolument inconcevable. Cependant, si je m'énerve, celui qui n’a plus rien à perdre de la vie peut perdre la tête et me poignarder dans un lieu public en plein après-midi. Je peux toujours le frapper d'une solide droite. Suis-je vraiment un boxeur amateur ? Si je le manque, il sera plus agressif. Si j’atteins la cible, mais le coup porté n'est pas efficace, je viens de perdre gauchement l'effet surprise. C’est assez, je m'énerve : « I don't understand English ! » Puis, j'essaye de me sortir de son emprise. Heureusement, il doit me lâcher. Il est repéré. Les gens autour sortent de leur état second pour saisir qu'ils assistent à une situation anormale. Un travailleur de la construction semble même se diriger vers nous. Dès que je retrouve ma liberté, je retourne hâtivement sur mes pas. Je remarque la vermine traverser le boulevard en me menaçant verbalement. En état de choc, j'entre dans le premier magasin. Tout semble d'ores et déjà lointain, un passé qui n'est pas le mien ou tout simplement l'extrait d'un mauvais film.

Je n’ose pas imaginer ce qui aurait pu se produire s’il ne m’avait pas laissé partir. Je continue à déambuler le boulevard à la recherche d’un représentant de la loi, mais autant cherché une épine dans une botte de foin. La veille, j'ai pourtant eu la chance d’observer deux policiers à cheval en train de pourchasser un brigand dans le quartier rouge d’Amsterdam. C’était vraisemblablement un spectacle de vie nocturne au détriment d’un moyen efficace de poursuite dans les petite ruelles d'une ville européenne. Finalement, lorsque trente minutes plus tard, j'aperçois des agents de la police à la gare de train, l'énergie de faire une déposition me fait désormais défaut. L’abomination m'a complètement vidé. Je m'assois alors sur un banc cherchant à remonter à la source.

18 octobre 2007

Un mouvement social, l'enfer !

Un mouvement social a coloré la journée des Français. Le trajet matinal de métro m'a pris deux heures et trente minutes. Nous étions huit à mon cours. En fait, j'ai attendu ma correspondance pendant une heure et demie. Normalement, cette ligne devait avoir un service quasi nul. Pourtant, la voix inaudible semblable à un service à l'auto répétait aux cinq minutes que le trafic était nul, inexistant, que dalle. Imperturbable, je suis resté assis au quai. Finalement, une rame de métro, probablement égarée, s'est arrêtée devant moi pour m'amener à destination. J’étais l’un des rares à être venu à la faculté en métro. En fait, vélo, voiture, marche, mobylette et dormir sur place la veille étaient les moyens de contrer les désagréments dudit mouvement social. Je vous fais grâce du retour. Mis à part l'épisode où un homme a échappé son cellulaire qui sonne, puis attendu cinq stations pour avoir finalement la capacité de le ramasser à ses pieds, c'était plutôt de la merde. Et demain ? La grève du jeudi noir du transport va s'étendre au vendredi. C'est désolant, mais il va falloir s’adapter à l’entassement de corps aux limites de la physique. Si le conducteur de métro peut manuellement fermer les portes dites automatiques, c’est probablement que le compte est bon.


Aujourd'hui, Monsieur Nicolas Sarkozy a proposé un nouveau contrat social qui met en avant-plan le travail, le mérite et l'égalité des chances. Il n'y a pas de quoi surprendre. Puis, il dénombre trois certitudes sur le système social français : il n’est pas tenable financièrement, il décourage le travail et il n'assure pas l'égalité des chances. Ensuite, le patronat a applaudi et les syndicats ont critiqué. Le président de la République a également fait part de sa volonté de réformer rapidement les régimes spéciaux de retraite. Ces derniers ont été créés pour compenser « la pénibilité ou la dangerosité de certains métiers » et également de « s'adapter aux spécificités de certaines professions ». Le régime spécial de retraite des personnels de l'Opéra national de Paris a été créé en 1698 par Louis XIV. Celui des marins du commerce et de la pêche, en 1709. D'autres ont été mis en place au XIXe siècle comme ceux des chemins de fer (1855) ou des mines (1894). Devenue inévitable pour des raisons tant économiques que démographiques, la réforme des régimes spéciaux de retraite, qui concerne 478 000 cotisants, consiste à harmoniser la durée de cotisation requise pour une pension à taux plein avec l'allongement de l'espérance de vie. La durée de cotisation évoluera ensuite selon le régime de la fonction publique. Les perturbations dans le métro sont donc à suivre.

17 octobre 2007

Demain, l'enfer !

Demain, le jeudi 18 octobre, une grève lancée par huit syndicats aiguisera la patience des utilisateurs du transport en commun un peu partout en France. À Paris, la RATP prévoit un trafic « très fortement perturbé sur les réseaux bus, métro, tramway et RER », c'est-à-dire de 15 à 25 % du service habituel pour certaines lignes et un trafic quasi nul pour d'autres. La raison de la colère est la réforme des régimes spéciaux de retraite. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a indiqué aux organisations syndicales que la durée de cotisations devra passer de 37,5 à 40 ans d'ici à 2012 et à 41 ans dans les années suivantes. Bref, cette journée annonce certainement d'autres perturbations dans le métro.

13 octobre 2007

Fin du ramadan

Pour signaler la fin du ramadan et gracieuseté de mon colocataire, voici mon nom et celui de ma copine Véronique en arabe. Non mais, c'est formidable !

12 octobre 2007

Entre amis...

Lors de mon pèlerinage à Amsterdam, j'ai visité la première brasserie Heineken, fierté néerlandaise. Un divertissement agréable, un cadeau souvenir et trois consommations pour seulement 11 euros ! J'aime les musées. Pour la modique somme de 3 euros, le Musée du sexe était également quelque chose, mais je garde les détails pour rencontre entre amis...


9 octobre 2007

Mousse au chocolat

En attendant un récapitulatif de mon voyage de quatre jours à Amsterdam, mangeons une mousse au chocolat à dix-sept centimes. Miam. Deux minutes délicieuses... pour moi.

2 octobre 2007

Devant l'Hôtel de Ville

Devant l'Hôtel de Ville de Paris, une pelouse de 1000 m² fait face à l’écran géant installé sur la façade. L’ensemble des 48 parties que compte la Coupe du monde de rugby est ainsi retransmis.



Dimanche dernier, 7 000 spectateurs ont suivi le match entre la France et la Géorgie. Avec une victoire de 64 à 7, les Français ont assuré leur qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde. Lors des Journées européennes du patrimoine, d'une fenêtre de l'Hôtel de Ville, j'ai pris la photo suivante.

30 septembre 2007

Retour sur les bancs d'école

Les deux premières semaines d'université terminées, je vous partage un bref aperçu de mes études à Paris. Étant un stratège infatigable, j'ai concentré du mercredi au vendredi mes cinq cours dans l'objectif de bénéficier d'une longue fin de semaine propice aux voyages. Mes cours sont les suivants : Histoire du droit pénal, Droit de l'environnement, Droit public comparé, Droit international public et Droit du marché intérieur européen. Également, cet horaire me permet de minimiser les périples de cinquante minutes entre ma résidence et la Faculté de Droit de Paris V. Créée en 1976, cette dernière est située au sud de Paris à la frontière avec la commune de Malakoff, tandis que je réside au nord. De l'extérieur, l'architecture est intéressante, mais on ne peut qu'être sidéré par le manque d'entretien une fois à l'intérieur. Ce n'est pas une apparence trompeuse, les bancs sont vraiment inconfortables. J'aborderai prochainement la gratuité scolaire appliquée en France en parallèle avec la situation québécoise.


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29 septembre 2007

Têtes à claques dans le 18e

Elles n'ont pas que traversé l'Atlantique ! C'est un débarquement. Il est impossible de faire du lèche-vitrine ou aller sur une terrasse sans qu'une tête à claques se manifeste. C'est une invasion publicitaire. SFR est le deuxième opérateur de téléphonie mobile de France avec une promotion baptisée : « Ça va ouatcher. » Comme complément, vous pouvez consulter cet article paru dans La Presse.


24 septembre 2007

Mon Allemand

Il est 16h30, je viens à peine de sortir de la douche quand il se manifeste enfin. Après trois semaines d'occupation simple, il est là. Terminé le ménage quotidien, l'Allemand est arrivé ! « Bienvenue chez toi », je vais dire lorsqu'il me dit son nom. Je suis plutôt surpris par la prononciation de Drozdon. Je joue la carte de l'ignorance : « De quel pays viens-tu ? » « Espagne. » Mon monde s'effondre. Tout n'était qu'illusions. Pour faire une histoire courte, il n'est pas vraiment Espagnol. En réalité, il est un Marocain qui étudie l'informatique en Espagne depuis cinq ans. Bref, il est tout sauf allemand. Il me répète son nom : « Yassir. » Et voilà ! J'ai quand même l'oreille fine pour les prénoms étrangers. Il est sympathique avec un niveau de français acceptable. Ce n'est pas Molière, mais c'est mieux que Saku Koivu. Yassir est à Paris pour prendre peinard sa dernière année d'université. De confession musulmane, il est présentement à la mosquée. C'est également le mois de Ramadan. Demain, il va donc se lever à 5h00 pour manger pendant que je ne rêverai plus à mon Allemand.

18 septembre 2007

Perturbations dans le métro

À Paris, il y a des désagréments au transport en commun. En deux semaines, j'ai vécu trois perturbations. Tout d'abord, en raison d'un « accident de personne » à une station, une voix inaudible semblable à un service à l'auto annonça le RER « perturbé » dans les deux directions, puis « très perturbé » à finalement « interrompu ». Toute cette panique garda le métro immobile pour une quinzaine de minutes, le temps d'entasser le maximum de personnes dans les wagons. Tentative de suicide ? Probablement. À la Régie autonome des transports parisiens (RATP), on évoque 70 « accidents graves » en 2006. En fait, le métro et la Tour Eiffel sont deux lieux parisiens privilégiés pour les tentatives de suicide. La deuxième fois, lors de l'heure de pointe du matin, un problème technique sur la ligne amena les passagers à descendre furieusement. Allons tous engorger les correspondances ! C'est tout de même embêtant lorsqu'il ne faut pas arriver en retard à un cours d'université. Il n'y a pas que des touristes à Paris ! Enfin, la troisième fois, un colis suspect à une station mit abruptement fin au trajet. Je n'ai pas compilé les personnes louches et fétides ou les jeunes qui dansent et chantent dans les wagons pour quelques centimes... J'ai d'autres choses à faire.

17 septembre 2007

Profil international : Tentative de démystification

Tel que paru dans le Journal le Verdict, première parution de l'année 2007-2008.

Pour la prochaine session, je me métamorphose en étudiant parisien, puisque j’ai la chance de participer à un échange entre notre Faculté de droit et celle de l’Université René-Descartes (Paris V). Dans les prochaines parutions du journal étudiant, j’essayerai de vous décrire la réalité d’étudier à l’étranger. Mon premier article est une tentative de démystification du Profil international et du dédale inhérent à la préparation du séjour.

D’emblée, il est faux d’affirmer que le Profil international et Échanges Canada ne s’adressent seulement qu’à l’élite étudiante. En général, la totalité des étudiants intéressés par l’expérience aura l’opportunité de partir. Cependant, dans le processus d’attribution des établissements d’accueil, la qualité de la candidature compte, c’est-à-dire les meilleurs auront leur premier choix, parfois une destination convoitée. Personnellement, il me semble y avoir plus qu’une université attrayante. Je ne peux que déplorer l’absence américaine et les six places en sol canadien.

Il est encore trop tôt pour se tourmenter avec cette opportunité de faire une partie de sa scolarité à l’étranger, puisque le dépôt de candidatures se fait une fois par année au mois de février. À cette période, la Faculté de droit vous contactera par courriel pour vous convier à une rencontre d’informations. Ensuite, il faudra monter un dossier de candidature qui comprend une lettre de motivation, un curriculum vitae, une preuve de compétence langagière et un relevé de notes. Pour Échanges Canada et le Profil international, le niveau d’anglais réussi avant le départ est le même, soit Advanced English I. En résumé, il faut avoir obtenu un minimum de 30 crédits dans votre programme d’études avant le départ. Également, une moyenne cumulative égale ou supérieure à 2,67 sur 4,33 (B-) est requise au moment du dépôt de la demande et de départ à l’étranger. Pour ma part, c’est après une année d’études au baccalauréat en droit que je m’envole vers une troisième session inoubliable tandis que les étudiants font généralement leur échange à leur cinquième session.

Lors de la session d’échange, un minimum de 12 crédits contributoires au programme d’études doit être fait et approuvé. Tout dépendamment du cheminement universitaire, la décision de partir à l’étranger peut impliquer la nécessité de suivre des cours d’été pour atteindre le niveau d’anglais, les crédits requis ou tout simplement échapper à un éventuel retard sur les 99 crédits à compléter pour notre baccalauréat. En fait, l’échange ne doit pas allonger la durée des études. Pour le Profil international, le Bureau international attribue à chaque étudiant une bourse de 2 500 $ et une allocation de transport. Dans mon cas, cela comble la totalité du coût de mon logement et de mon billet d’avion. Il y a possibilité de deux sessions consécutives à l’étranger, mais sans financement supplémentaire. D’ailleurs, les frais d’inscription sont toujours payés à l’université d’origine.

Tout se complique définitivement lors de la préparation du séjour. Pendant plusieurs mois, la liste des papiers indispensables, l’obtention du visa et le logement pèsent lourdement sur les épaules. En France, l’une des solutions plus économiques pour le logement est d’avoir recours aux cités universitaires gérées par le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (Crous). Ce dernier est un établissement public placé sous la tutelle du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. À Paris, le Crous dispose de 27 résidences universitaires, soit une offre de 3065 logements dont 20 % sont comblés par des étudiants étrangés. Certains étudiants français attendront de deux à trois ans avant d’accéder enfin à un logement universitaire. Pour 250 € par mois (environ 375 $), j’ai un studio de 34 m² qui comprend kitchenette, sanitaires, meubles, Internet et colocataire allemand. Je suis très privilégié dans cette ville où il y a une crise du logement. Une place en résidence était loin d’être garantie par l’université d’accueil. Quant à l’obtention du visa, il est préférable de prendre rendez-vous avec le Consulat de France à Montréal où le visa étudiant sera gratuitement et immédiatement remis. Une liste d’épicerie plutôt complexe : garantie financière signée par les parents et contresignée par le directeur de la banque, une assurance médicale complémentaire voyage, hospitalisation, soins d’urgence et rapatriement, une assurance responsabilité civile, passeport, lettre de la Régie d’assurance maladie du québec attestant votre couverture, etc. En cas de documents manquants le jour du rendez-vous, la demande ne sera pas examinée et vous devrez prendre un autre rendez-vous. Le processus peut se faire par courrier, mais les délais sont plus longs et l’aventure encore plus angoissante.

Temps, argent et encouragements sont les éléments essentiels à l’accomplissement d’un tel échange. Avec toute cette bureaucratie et une panoplie de variables inconnues, l’envie d’abandonner se présente fréquemment. Je peux vous affirmer que mes premières journées dans la Ville lumière ne font que gratifier mes efforts. Je suis allé au-delà de ma stabilité en combattant mon esprit cartésien. Il est formidable de transformer des « j’aurais pu » en accomplissements tangibles. Je me disais avant de partir que si je n’osais pas cette fois, peut-être que jamais je ne risquerais de voir plus grand.

16 septembre 2007

Journées européennes du patrimoine

Créées en 1983 par le ministère français de la Culture, elles étaient initialement les Journées portes ouvertes dans les monuments historiques, puis les Journées nationales du patrimoine. Depuis 1991, l'événement est organisé à travers l'Europe d'où les Journées européennes du patrimoine. Tous les ans, la troisième fin de semaine de septembre, les citoyens ont la possibilité de visiter gratuitement leur patrimoine national : monuments, églises, théâtres, châteaux, demeures privées, banques, tribunaux, préfectures, palais de justice, hôtels de ville, chambres de commerce, etc. Bref, une panoplie de lieux qui sont habituellement fermés au public. N'ayant que deux journées à ma disposition (15 et 16 septembre), j'ai fait des choix parmi le patrimoine parisien :

  • Le palais du Luxembourg où siège le Sénat français
  • La maison où Victor Hugo vécut seize ans (1832 à 1848)
  • Le palais Bourbon qui abrite l'Assemblée nationale française
  • Le Palais-Royal qui comprend le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel, le Ministère de la Culture et la Comédie-Française
  • L'Hôtel de Ville de Paris

15 septembre 2007

La Techno Parade ?

Après les Écossais, j'ai affronté une autre parade... Encore une fois, c'était loin d'être à mon ordre du jour. Techno Parade est le nom du défilé qui a attiré cinquante milles fêtards drogués et saouls en plein samedi après-midi. Dans une ambiance festive et de la musique électronique qui fait vibrer le bitume, vingt-deux chars ont parcouru les rues de Paris pour la neuvième édition de l'événement. Je vous propose un court vidéo qui permet d'avoir un aperçu de l'atmosphère et une photo du point de départ : la place de la Bastille.


12 septembre 2007

Les Bleus en dégringolade

Le 12 septembre 20007 se déroulait le neuvième match des qualifications à l'Euro 2008. Pour l'occasion, l'équipe de France de football disputait la victoire à l'Écosse, la seule équipe à avoir battu les Bleus en cette phase de qualifications par la marque de 1-0 à Glasgow le 7 octobre 2006. À la surprise générale, les Écossais ont de nouveau battu la France 1-0, mais cette fois au Parc des Princes à Paris dans un affrontement dominé par les Bleus. La sélection française a donc chuté de la première à la troisième place de leur groupe B des éliminatoires de l'Euro. L'Écosse est désormais au sommet du groupe avec 21 points, devant les 20 points de l'Italie et les 19 points de la France. Tout est à refaire pour la France qui était en mesure d'assurer pratiquement leur qualification pour l'Euro en remportant cette partie contre les Écossais. Maintenant, les trois derniers matchs doivent se terminer par une victoire (aux Iles Féroé le 13 octobre, match à domicile contre la Lituanie le 17 octobre et en Ukraine, le 21 novembre). Bref, cinq jours après la défaite de l'équipe nationale face à l'Argentine en ouverture de la Coupe du monde de rugby, voilà une autre déception sportive qui sape le moral des Français !

Avant la rencontre, les partisans de l'Écosse ont fièrement défilé dans Paris. Au parc du Champ-de-Mars, alcool et chant étaient au rendez-vous. Ensuite, il ne restait plus qu'à ramasser les détritus... J'avais mon appareil photo.


10 septembre 2007

Je suis Nordique

J'ai personnalisé ma valise de 31,6 kilogrammes avant mon départ pour le vieux continent. Tellement plus facile à repérer à l'étape du carrousel à bagages... D'accord, je suis nostalgique.

9 septembre 2007

Coupe du monde de rugby

La coupe du monde de rugby a lieu à tous les quatre ans depuis 1987. Le choix judicieux d'une année de départ impaire permet de ne pas être en concurrence avec la coupe du monde de football ni les jeux Olympiques qui se déroulent les années paires. La France est le pays organisateur de l’édition 2007 qui se tiendra du 7 septembre au 20 octobre. La grande majorité des rencontres sera disputée en France, à l’exception de quatre matchs qui auront lieu au Pays de Galles et en Écosse. Voici une fresque près de l'Arc de triomphe.

7 septembre 2007

Pour un centime

En début de soirée, je suis dans une petite épicerie de la chaîne Franprix à une rue de ma résidence. Je zieute les bouteilles d'eau lorsqu'une femme commence à gueuler, mais vraiment gueuler. Je me déplace un peu pour finalement entrevoir une dame d'origine africaine en train de sermonner le pauvre caissier. Autour d'eux, les gens patientent pour payer ou assistent tout bonnement à l'affrontement. En retournant sur mes pas, un monsieur à la tête grisonnante m'apostrophe : « Putain, elle a raison la dame. Regardes. » Il me pointe des canettes de bière qui se détaillent à l'unité pour 83 centimes. À la caisse, elles coûtent plutôt 84. « Moi je m'en fous pour un centime. Mais ils n'ont qu'à les changer leurs étiquettes. » L’inconnu prend alors la canette de bière en question pour ensuite se diriger à la caisse.

J'imagine que la dame s'est débattue comme le Diable dans l'eau bénite pour avoir la gratuité de son produit. Mais l'idée de ce billet est les réactions disproportionnées. J'ai vu des personnes se faire insulter parce qu'elles nuisaient à la libre circulation dans le métro. J'ai également vu une meute d'étudiantes et d'étudiants de l’Université René-Descartes en colère. Ils venaient d'apprendre que le bureau d'inscription allait être fermé pour le reste de la journée en raison de problèmes informatiques. Par conséquent, l'attente d'une heure s'avérait inutile. Ils exigeaient presque le remboursement de l'heure perdue. Ensuite, à l'accueil de la Préfecture de police de Paris, la préposée regarde l'heure, la file derrière moi et crie haut et fort à sa collègue : « Bordel ! Qu'est-ce qui se passe pour un vendredi après-midi ? Ils sont tous fous ? » Bravo au service à la clientèle.

Je n'ai pas encore terminé mon analyse, mais je peux m'avancer sur deux points : désorganisation et disproportion des réactions. Franchement, tout semble désorganisé. Le 17 juillet dernier, je reçois tout d’abord un courriel m’annonçant, par l’intermédiaire d’une employée de l’Université René-Descartes, que le Crous n'a aucun logement à me proposer. Je n’ai même pas le temps d’être déçu, puisque le message suivant, envoyé quelques heures plus tard, me fait part d’un désistement. Il est également mentionné que j'ai jusqu’au 20 juillet pour accepter. Je m’empresse donc à démontrer de l'intérêt. Je suis refroidi lorsque j’apprends que je dois payer cinq mois de loyer malgré que mon échange n'en nécessite que quatre. À prendre ou à laisser. C’est à ce moment que tout se complique. Par des courriels non répondus, des sonneries qui s’éternisent, je suis forcé de constater que le Bureau international de Faculté de droit de René-Descartes est fermé depuis le 20 juillet jusqu'à la fin du mois d'août. Bref, la date limite le moment où la communication ne devenait plus possible et non celle pour me décider... Est-ce que mon dossier a eu le temps d'être transféré de René-Descartes au Crous ? Six jours avant de partir, j’apprends finalement du Crous que je m’appelle Jean-François et je suis Allemand...

Arrivé sur place, le préposé de la résidence, qui doit faire signer le contrat, donner les clés et faire l'état des lieux, est seul et surchargé, car la majorité des locataires arrive le premier jour ouvrable du mois. « Ils sont fous. Moi, je quitte à 16 heures. Les autres devront coucher à l'hôtel. Ils sont fous. » Inévitablement, la désorganisation rend les humeurs explosives. Quand un système est foncièrement désorganisé, le seul moyen d'obtenir un service de qualité est peut-être de gueuler comme un effronté, même si ce n’est que pour un centime…

6 septembre 2007

Une douche spacieuse

J'ai véritablement une douche spacieuse dans mon splendide studio. J'ai enfin une bonne raison de mouiller le plancher de la salle de bain !