30 novembre 2007

Le traité de Lisbonne

Deux ans après l'échec de la Constitution européenne, rejetée par les Français et les Néerlandais, l’Europe sort de sa crise institutionnelle. Dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre, les vingt-sept chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Lisbonne au Portugal, sont parvenus à un accord sur un nouveau traité. Celui-ci amendera certaines dispositions des traités existants, d'où son appellation de traité « modificatif ». Après sa signature définitive le 13 décembre prochain, la phase critique de ratification débutera. Il est à préciser que les dirigeants européens ont appris de l’échec constitutionnel. Long de 256 pages incompréhensibles pour non-juristes, le traité modificatif a été spécialement rédigé pour permettre une ratification par les Parlements nationaux.

En France, 61% de la population se dit en faveur de la ratification du nouveau traité européen par référendum, contre 31% par voie parlementaire. Nicolas Sarkozy privilégie une ratification rapide de la France : « Après avoir bloqué la Constitution, vous comprendrez qu'en tant que chef de l'État, je ne verrai que des avantages à ce que la France montre l'exemple de l'adoption de nouvelles institutions. » Il est allégué que le traité de Lisbonne permettra un meilleur fonctionnement des institutions européennes en facilitant les prises de décision dans l'Europe élargie, notamment pour deux domaines appelés à se développer, l'action extérieure et la sécurité intérieure. L’instauration d’un nouveau système de vote vise à établir un meilleur équilibre entre les petits et les grands États. La saga européenne est à suivre.

28 novembre 2007

À micro caché

En février 2007, à titre de candidat à la présidence, Nicolas Sarkozy reçoit des associations de Nanterre dans son bureau. À son insu, un micro est dissimulé par ses invités. Langue de bois au bucher, les réponses du futur chef d'État ont de quoi divertir les observateurs politiques. Dans une société française où se perpétue à tort une étanchéité entre les classes sociales, Nicolas Sarkozy, fils d'immigré hongrois qui n'a pas fait les grandes écoles, a sensiblement atteint son rêve américain. L'effort est la première condition gagnante pour parvenir à ses fins dont la grandeur n'a pas d'importance.


En complément à la fin du premier vidéo, voici Sarkozy qui, à l'émission « J'ai une question à vous poser » du 5 février 2007, se fait « alpaguer par l'homesexuel » pour ensuite se fourvoyer sur l'islam à la question suivante.


27 novembre 2007

Besoin d'une carte ?

Par insouciance, je parcours Paris sans plan. Peu importe, il est si facile de venir à la rescousse de mon sens de l'orientation.


26 novembre 2007

À bon droit ?

En avril 2006, Me Christian Néron a déposé, au consulat de France à Québec, une demande de passeport français accompagnée d'un mémoire qui soutient que l'identité originelle des Québécois dont les ancêtres se sont établis en Nouvelle-France avant la Proclamation royale de 1763, est inaliénable et imprescriptible. Par la suite, la requête et le mémoire ont été acheminés au Ministère de la Justice à Paris.

Sa Majesté Louis XV ne détenait aucune compétence, selon le droit constitutionnel du royaume, pour céder légalement à un souverain étranger quelque partie que ce soit du domaine public de sa couronne ni aucun peuple de son royaume sans avoir préalablement obtenu de ce peuple son consentement par vois de consultation populaire. [...] Ce consentement n'ayant jamais été obtenu ni même demandé aux sujets de Nouvelle-France, force est de conclure que leurs descendants sont demeurés Français, et que ceux d'aujourd'hui le sont encore.

Pour lire le texte complet du mémoire.

16 novembre 2007

Jacques Chirac au Palais-Royal

Le 15 novembre 2007, six mois après avoir quitté l’Élysée, Jacques Chirac a fait son entrée au Palais-Royal où siège le Conseil constitutionnel, institution française qui a notamment la tâche de se prononcer sur la conformité des lois et de certains règlements à la Constitution avant leur entrée en vigueur. Les anciens présidents de la République ont la prérogative de faire partie à vie du Conseil constitutionnel initialement composé de neuf membres renouvelés par tiers tous les trois ans. Il y a maintenant onze sages, car Chirac retrouve un autre ex-président, son éternel rival, Valéry Giscard d’Estaing :
« Leur dernière brouille remonte au référendum sur l’Europe. Père de la Constitution européenne rejetée par les Français, Valéry Giscard d’Estaing a accusé Chirac d’avoir été incapable de porter son œuvre. Chirac, lui, a considéré que le péché originel était d’avoir pondu un texte si complexe. […] L’attribution de leur bureau respectif au Conseil constitutionnel a donné lieu à un psychodrame feutré. Giscard a exigé d’être traité au moins aussi bien que le nouvel arrivant Chirac. Il a donc récupéré un nouveau bureau plus grand au même étage « noble » que lui. Jean-Louis Debré, président du Conseil, a dû gérer avec humour et diplomatie ces enfantillages. Aujourd’hui, il installera autour de la table Chirac à sa gauche et Giscard à sa droite. »

15 novembre 2007

J'ai faim

À Bruxelles, ce message m'a troublé :


Maintenant, un certain réfrigérateur dans le 18e :

9 novembre 2007

La coupe de cheveux

C'est fait, ils sont coupés. Pratiquement rasés, je le concède. Il est déjà ardu d'exprimer mes besoins capillaires au Québec, je redoutais évidemment de les verbaliser dans le 18e. Je plaide l'erreur de jeunesse...

Après un magasinage consciencieux, je constate qu'une coupe pour homme est généralement à 7 euros, soit une bonne affaire. J'ai appris en droit du marché intérieur européen que, contrairement à d'autres pays membres de l'Union, un certificat d'aptitude professionnelle est obligatoire en France pour pratiquer la coiffure. Par conséquent, j'entre confiant dans un salon sans rendez-vous. « À votre tour, jeune homme. » Dès l'instant où je suis assis sur la chaise, je mentionne au coiffeur maghrébin que je ne suis pas Français, mais étranger. « Pas de problème, jeune homme. » Le coiffeur ne dira pas d'autres mots français, car il est préoccupé à discuter énergiquement en arabe avec quatre autres individus. Ces derniers ne sont pas dans la petite pièce comme clients, mais bien pour socialiser en cette fin d'après-midi. « Pas trop court s'il vous plaît. » « Pas de problème, jeune homme. » Avait-il compris quand je lui ai donné les instructions préalables ? Apparemment non. Exemple parfait du service à la clientèle pathétique à Paris. J'ai six semaines pour avoir une nouvelle tête à l'occasion de Noël, c'est-à-dire mon retour triomphal à Québec.

5 novembre 2007

Entendu à Paris

Entendu à Paris répertorie des inepties assez divertissantes. Voici donc quelques exemples pour raviver un peu le mois des morts :

Sur les Champs Elysées, une ado engueule quelqu'un sur son portable :
-On avait rendez-vous au cinéma Georges Vé, Georges Vé, c'est pas compliqué !

Dans un magasin d'ameublement, boulevard Saint Germain, le vendeur annonce le prix d'un lit soldé :
- 300 euros le lit, sans matelas ni sommier.
- Sans matelas ni sommier ? Ca c'est ingénieux ! Mais on dort sur quoi alors ?

Dans le bus 27, deux mecs discutent quand une vielle dame leur demande une place assise. L'un d'entre eux répond :
- Je vais travailler pour payer ta retraite alors je reste assis !

Paris, métro ligne 9,
- Vous auriez l'heure s'il vous plaît ?
- Il est 20h45.
- Quoi, déjà neuf heures moins le quart ?
- Non, 20h45 !
- Ah ca va !

Sur la ligne 8, un homme en costume mets ses pieds sur le siège face à lui. Un jeune homme, qui veut s'y asssoir, lui dit :
- Maintenant que tu as voté Sarkozy, tu te crois tout permis ?

Dans le métro, une dame demande à un jeune qui écoute son lecteur mp3,
- Est ce que vous pourriez baisser s'il vous plaît ?
- Non, moi j'aime écouter fort.

Dans le bus rue Richelieu, un petit garçon à sa mère,
- Maman, regarde, des Sarkos !
- Non mon chéri, ce sont des policiers.

Dans le bus 195, dans la banlieue Sud, une ado pianote sur son portable et demande à sa copine :
- Faut qu'on se "voie", ça s'écrit "voit" ou "voie" ?
-Tu t'en fous, c'est un texto.

1 novembre 2007

Gloire aux saints

En ce 1er novembre, les Français profitent volontiers d'un jour férié : la Toussaint, fête catholique en l'honneur de tous les saints. Ayant des concepts plus élaborés que Stéphane Laporte, je prends la liberté d'aborder le sujet de sainte Jeanne d'Arc, dite la Pucelle d'Orléans.

Brûlée vive sur la place du Vieux-Marché de Rouen le 30 mai 1431, j'ai arrêté mon regard sur le lieu d'exécution de cette héroïne nationale lors d'un petit voyage de deux jours en Normandie. Située au coeur de Rouen depuis 1979, l'église sainte Jeanne d'Arc ne laisse pas indifférent par son architecture de bateau renversé. Étonnament, certains historiens remettent en question la véracité des vestiges, car la Pucelle d'Orléans n'aurait pas monté sur le bûcher. En effet, les conditions particulières de l'exécution, celles d'être voilée en hauteur à distance du public, ont permis à plusieurs femmes de se présenter en affirmant avoir échappé aux flammes, dont une prétendante plutôt convaincante. L'histoire raconte que les Anglais ont ordonné de jeter les cendres dans la Seine, mais des reliques sont découvertes en 1867 dans le grenier d'un apothicaire parisien. Depuis 2006, une équipe de dix-huit chercheurs dirigée par le médecin légiste Philippe Charlier étudie les restes présumés de Jeanne d'Arc à la lumière de la science moderne pour finalement percer ce mystère historique. Quoi qu'il advienne, où il y a certainement eu une mise à mort, le sol restera moyenâgeux...